- Author:
- Neis, P.
- Publication Info:
-
Ithaca, NY:
Cornell University Library,
1888,
pg 350
Text on page 350
LE TOUR DU MONDE.
mal, et plusieurs da entre nous furent pris de fievre et de vomissements bilieux.
Dans la soiree nous vimes arriver la ingenieur Li avec quelques soldats chinois, nous apportant des provisions de la part de nos collegues etrangers, qui avaient appris que nous na avions pas regu nos bagages; ils nous faisaient en outre renouveler leurs regrets et leurs excuses. La ingenieur Li avait fait, pour nous apporter ces provisions, plusieurs kilometres dans la riziere, par une nuit noire et un temps detestable, et elles arrivaient trop tard pour nous 6tre bien utiles, a part cependant quelques bouteilles de cham-
pagne, qui firent le plus grand bien .a nos malades.
Le lendemain, 9 avril, il fallut sejourner a Phiamet, pour attendre notre escorte et nos bagages; dans la nuit on avait envoye un habitant du village au capitaine Quenette pour Favertir de venirnous rejoindre. Ils arri-verent dans la matinee, mais les porteurs etaient harasses de fatigue, et la on ne pouvait songer a leur faire parcourir une autre etape dans la journee. Les commissaires frangais profiterent de ce sej our pour faire comparaitre et interroger le maire de Nathong, chef-lieu de canton des quatre villages contestes, etcelui-ci leur fournit des preuves convaincantes de la nationality annamite de
son village; aussi le pria-t-on de nousaccompagner jusqua a Binhi, ou nous devions definitivement rediger et signer le proces-verbal de la delimitation de cette region.
Le 10 on ne fit guere qua une dizaine de kilometres, passant par une plaine assez seche, parsemee de rocs calcaires comme aux environs de Lang-son, et au fond de laquelle on apergoit les toits des pagodes de la ville de Pin-tsiang. Gette plaine est parfaitement cultivee et nous y trouvons de vastes champs de sarrasin. deja en fleur a cette epoque de la annee; il est da ailleurs petit, peu fourni, et ne parait pas promettre une belle recolte. Dans la apres-midi nous retrouvons a Ban-cuyen nos collogues chinois et nous faisons deposer devant eux le
maire de Nathong, auquel le mandarin de Pin-tsiang, qui voudrait bien Fintimider, ne peut repondre par aucun argument serieux; les commissaires chinois conviennent assez facilement avec nous que la porte de Bo-chai a ete indument deplacee et que les quatre villages en litige sont et doivent rester annamites; sur tout le reste du parcours les topographes chinois ayant accompagne nos officiers topographes, la accord parait devoir se faire sans difficulte quand nous signerons a Binhi les proces-verbaux et les cartes. Dans la apres-midi, nous passons en Annam, laissant les Chinois a Ban-cuyen, et nous nous installons pour la nuit au village de Napha.