- Author:
- Marche, Alfred
- Publication Info:
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Ithaca, NY:
Cornell University Library,
1886,
pg 200
Text on page 200
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LE TOUR DU MONDE.
de mes hommes et M. Paul Warlomont, le fils aine de mon amphitryon, en train da arranger mes collections, lorsque a trois heures quarante-cinq nous ressentimes une secousse encore plus forte que celle du 18.
Samy disparut en courant et Pedro se mit im-mediatement a la abri, tandis que Paul me criait : A Fuyons! A et disparaissait au plus vite.
Je courus vers la escalier, mais, au moment de des-cendre, voyant les murs sa ecrouler par morceaux sur les marches, je retrogradai et, me souvenant de la le$on du matin, je me blottis sous la table pour at-tendre la fin de la crise.
Elle ne dura que quarante-cinq secondes, cette secousse, mais elle me parut eternelle. Je voyais droit devant moi un diable de mur que chaque mouvement crevassait, et qui avait Fair de me faire la grimace. Et une poutre, a chaque instant, semblait pres de tomber!
Profitant da une accalmie, je me lan^ai dans la esca-lier; arrive dehors, la terre ne bougeait plus.
Nous allons visiter la ville. Les ruines sont dou-blees; tout ce que le 18 a fendu est tombe; les maisons des Chinois de la rue Rosario ont enseveli leurs maitres, qui, suivant Fusage de John Chinaman, na ont
Rue Saint-Roque a Manille, apres le tremblement de terre (voy.
pas voulu quitter leurs magasins, leUrs marchandises, pas plus qua ils ne les abandonnent en cas da incen-die. (Chose incroyable : quand leurs boutiques bru-lent, il faut souvent dSfoncer les portes pour les faire sortir!)
Tout le monde a perdu la tete; on fuit la ville, on va louer, a des prix exorbitants, des maisons da Indiens a la campagne. Des families se refugient a bord des batiments en rade et en riviere; les dragues elles-mSmes, malgrA leur malpropret^, servent de refuge a autant de personnes qua elles en peuvent contenir.
Sur les places publiques, des villages de tentes abritent les Indiens.
p. 198). a Dessin de D. Lancelot, da apres une photographie.
Le gouverneur, Primo de Rivera, se multiplie ; nous le rencontrons partout.
A dix heures quarante minutes du soir, nos hates sa etaient glisses chacun sous sa moustiquaire, et, ma lumiere eteinte, ja allais faire comme eux, quand le sol vibra de nouveau, da une secousse aussi violente que celle de la apres-midi. En un clin da ceil tout le monde fut debout sous les arceaux des voutes. Garcia, un ami de la maison qui campait avec nous, sa arc-bouta contre la un des piliers, comme sa il eut voulu le maintenir.
Je regardais la maison, la une des plus hautes de Manille, osciller sur sa base, les deux cdtes de la cour paraissaient vouloir se rejoindre; les murs avaient des
