- Author:
- Veth, D. D. (Daniel David)
- Publication Info:
-
Ithaca, NY:
Cornell University Library,
1880,
pg 210
Text on page 210
210
LE TOUR DU MONDE.
Enfants a Moeara-Menkoelam (voy. p. 209). a Dessin de Pranishnikoff.
Les manages se concluent ici beaucoup plus tard que dans les Hautes-Terres de Sadang, ou les jeunes gens sont maries a quatorze ans et les jeunes filles a douze ans; ici, au contraire, ils sont souvent encore cdlibataires a vingt ans et a seize ans.
En gdndral les relations sociales sont excellentes et la moralite tres grande.
Comme tous les grands villages de la province de Rawas, Moeara-Menkoelam consiste en deux rangees de maisons, parallkles a la riviere et plantees de cocotiers qui ombragent agreablement la route ou la rue.
Apres etre restes cinq jours dans cette localite, nous partimes pour le doesoen (village) de Napal-Litjin, qui se trouve plus haut sur le Rawas. En route nous resumes une forte averse et il fallut nous abriter pendant assez longtemps sous une etable a chfcvres. Le terrain etait le meme qua entre Poelau-Kida et
Moeara-Menkoelam; seulement les collines que nous avions a franchir etaient un peu plus elevees et celles qui bordaient la rive gauche du Rawas la etaient encore davantage. Tout pres de Moeara-Menkoelam, nous eumes, du haut da une de ces collines, une belle vue sur la vallee de la riviere Menkoelam, au dela de laquelle la chaine des monts Barisan se montrait dans le lointain.
A Napal-Litjin nous nous installames dans une maison neuve et non encore terminee du Dipati, qui la destinait a servir de present de noces a sa fille ai-nee; celle-ci, agee de vingt et un ans, attendait quo parmi ses nombreux adorateurs, celui qui lui plaisait se decidat a demander sa main.
Nous essayames de nouveau, a Napal-Litjin, de nous rendre compte sa il etait possible de jeter un coup da ceil sur les districts independants qui sont li-
mitrophes. Nous apprimes que nous na etions qua a une journee de marche du village de Sekladi, a un peu plus de distance de celui de Doerian-Boengin, que ces villages faisaient partie de la province de Batang-Asei, et qua en outre on ne pouvait arriver a la province de Soengei-Tenang, ou nous avions plus da espoir de reussir, qua en passant par ces deux villages. Malgre la assertion du Dipati du Rawas supdrieur, qui nous affirmait que les chefs ne nous accorderaient pas le passage, nous depechames a ceux-ci deux envoyes, porteurs de presents, pour leur demander, en notre nom, la permission de passer. Deux jours apres, nos envoyds revinrent avec une reponse defavorable; nous nous decidames alors a aller jusqua a lafrontiere, pour prendre au moins connaissance du pays aussi pres que possible et parler nous-memes aux chefs, que, dans ce but, nous avisames de notre arrivee.
Le 12 mai, nous partimes le matin de bonne heure, accompagnes de divers chefs, avec leur escorte armee de klewangs (sabres) et de pics.
Apres avoir traverse le Batang Koeloes, qui se jette dans le Rawas juste en face de Napal-Litjin, nous primes da abord un assez bon sentier le long de la rive droite dc cette derniere riviere; une demi-heure de marche nous conduisit au nouveau kampong de Kota-Tandjong, et, au bout de cinq quarts da heure, nous arrivames a la ancien; celui-ci est a peu pres aban-donne, les habitants se transportant dans le nouveau village a mesure que les maisons sont pretes.
Lorsque nous eumes franchi la riviere sur ce point, nous trouvames une route en fort mauvais etat. II avait plu toute la nuit precddente, et les petits mare-cages, au milieu desquels passe le chemin, etaient de-venus a peu pres impraticables. Neuf fois a Taller et
