- Author:
- Raffray, Achille
- Publication Info:
-
Ithaca, NY:
Cornell University Library,
1879,
pg 239
Text on page 239
VOYAGE EN NOUVELLE-GUINEE.
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ceux du Dodinga, auxquels ils ressemblent, sinon qua ils avaient adopte le costume des Malais au milieu desquels ils vivaient, ce qui leur donnait une tour-nure moins sauvage.
Ge ne fut pas une petite besogne que de mettre la main a nos derniers preparatifs de depart.
La Nouvelle-Guinee ne produit rien, pas meme du nz; il nous fallait emporter des vivres pour six per-sonnes et pour sept ou huit mois, outre toute une pa-cotille pour nos echanges avec les indigenes, et notre materiel de naturaliste. Nous avions environ cinq cents litres da alcool, des munitions pour huit mille
coups de fusil, du coton pour bourrer plus de deux mille oiseaux, et le reste a la avenant.
Ja avais a penser a tout; un oubli eut ete une faute irreparable et aurait pu compromettre le succes de notre expedition. Tant en caisses qua en sacs de riz et autres, nous avions plus de cent cinquante colis.
M. Maindron, sur ces entrefaites, sa etait ecorche le devant de la jambe a un morceau de fonte. Ca eut ete en France une egratignure sans consequence; mais dans ces pays chauds et humides, ea etait plus grave, comme il en fit la triste experience.
Nous etions prets et le jour du depart na etait pas
Alfuros de Galila venant se faire photographier.
encore definitivement fixe; il y avait a cela une raison valable.
Le revolte de Gilolo, Hassan, avait une petite flotte, et la on ignorait jusqua a quel point on pouvait le craindre. II fallait relacher a la ile de Salwatty, et la se trouvait un rajah de mauvaise renommee, qua on croyait la allie da Hassan. II avaifc done ete decide en principe que tous les schooners de Ternate navigueraient de conserve, pour opposer a la ennemi, en cas de besoin, une flotte imposante.
M. Bruijn envoyait aussi en Nouvelle-Guinee un petit schooner monte par des chasseurs malais qui devaient faire des collections, et il avait confie le com-
mandement de cette expedition a un jeune naturaliste frangais, M. Leon Laglaize. Gompatriotes et collogues, il na en fallait pas tant pour que nous devinssions amis, et bien que notre destination en Nouvelle-Guinee ne fut pas la meme, nous avions decide que nous traverserions ensemble tous les parages dangereux. Le capitaine du schooner de M. Bruijn etait le second fils da Hassan, le pere de notre capitaine, nouvelle raison de cette alliance offensive et defensive. Cependant les interets des uns et des autres na etaient pas toujours les memes : de la quelque difficulte pour sa entendre sur le jour du depart. Apres de longues hesitations, il fut fixe au 16 janvier 1877.