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Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, 1858-1861 Page 281

Author:
Mouhot, Henri
Publication Info:
Ithaca, NY: Cornell University Library, 1863, pg 281

Text on page 281

LE TOUR DU MONDE. 281 la ville de Saigon aurait peut-etre peu flatte Torgueil da un Frangais. Je na avais pas vu les glorieux bulletins de Famiral, j'avais la douleur da entendre rennemi nous traiter de barbares, et, faisant retomber sur nous la responsabilite de faits partiels, sans doute inevitables en temps de guerre, et surtout dans uu pays ou le sol-dat souffre du climat et de privations de toute espece, sa etonner, lui, le peuple le plus corrompu peut-etre de tout la Orient, de ne pas trouver en nous des hommes da une superiorite morale aussi incontestable que notre superiorite intellectuelle et physique. Le jour suivant, en descendant le fleuve jusqua k Tex-tremite sud de la ville, nous longeames comme une autre ville flottante, composee de plus de cinq cents bateaux, et pour la plupart da assez grande dimension. Ils servent da entrepot a certains marchands et de residence k d autres. Par prudence ils y laissent tout leur argent et la plus grande partie de leurs marchandises, afin da etre, en cas da alerte, toujours prets a prendre le large. Quelque temps apres nous voguions dans les eaux du Mekong, qui commenQait seulement a grossir, car dans tout le pays la secheresse avait ete extreme et retardee de plus de deux mois. Ce grand fleuve, dont le nom signifie A mere des fleu-ves, A me rappelait beaucoup le Menam, k quelques Confluent da fleuve Mekong et du cfaenal du lac Touii-Sap. a Dessm de Sabatier da apres M. Mouhot. lieues au nord de Bangkok; mais son aspect est moins gai, quoiqua il y ait quelque chose de tres-imposant dans sa masse da eau plus grande et courant avec la rapidite da un torrent. De rares embarcations, k peine distinctes da un bord a Tautre, le cotoient peniblement; ses rives, elevees de six a sept metres en temps ordinaire, parais-sent a peu pres deseries, et les forets ne se dessinent qua k plus da un mille par delk. Le long du fleuve de Siam, la elegant feuillage des bambous et des palmiers se detache et se dessine gra-cieusement sur le ciel bleu, et le chant des oiseaux re-tentit de Tune a Tautre rive ; des troupes de marsouins bondissant hors de Teau et courant le nez au vent, des pelicans sa ebattant sur ces eaux profondes, ou bien des cigognes et des herons que notre approche fait fuir si-lencieusement du milieu des roseaux, viennent seuls nous distraire de notre penible navigation. Nous passons devant la grande ile de Ko-Sutin, dis-tante de quarante milles au plus de Penom-Penh, et que nous na atteignons qua apres cinq jours da une marche difficile et laborieuse. Le courant est si fort qu?k chaque detour du fleuve nous sommes obliges, tout en redoublant da efforts avec nos rames, de nous cramponner aux joncs de la rive pour ne pas etre entraines en arriere. Plus on remonte vers le nord, plus on trouve le courant rapide; ca est au point qua a la epoque des grandes
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